Nos Montréjeaulais

Valentin Abeille (1843-1902), premier du nom

Valentin Abeille, né à Montréjeau le 14 février 1843 et mort à Paris le 30 juin 1902. 

Conseiller Général de Montréjeau

Député de la Haute-Garonne (1885-1897)

Sénateur de la Haute-Garonne (1897-1902)

Grand-père de Valentin Abeille (1907-1944)

Compagnon de la Libération

Valentin Abeille est né le 14 février à Montréjeau, fils légitime de Pierre Abeille, boucher, et Marguerite Laborde, femme au foyer, demeurant à Montréjeau.(1) Après des études brillantes, Valentin Abeille débuta dans la vie publique comme sous-préfet de Villefranche–Lauragais ; il occupa ce poste du 25 novembre 1870 au 15 mai 1871, puis se fit inscrire au barreau de Saint-Gaudens. En 1879, il fut nommé sous-préfet de Figeac (Lot), et en 1883 il rejoint la préfecture du Tarn, Castres, avec la fonction de secrétaire général. (2)

Aux élections législatives du 4 octobre 1885, il fut porté candidat pour son premier mandat de député sur la liste dite « Congrès républicains» avec MM. Constans, Germain, Latour, Montané, députés sortants, Castelbon et Calés. Trois autres listes étaient en présence : La liste radicale portait en tête M. Duportal, député sortant ; La liste conservatrice était formée entre autre de MM. Niel, Piou, d’Ayguesvives, Duboul, Jaffrary ; enfin, la dernière liste dite de « Concentration républicaine » comptait M. Caze, député sortant et regroupait trois candidats radicaux et trois candidats modérés. Le premier tour de scrutin ne donna de résultats définitifs que pour MM. Niel et Piou conservateurs. Au second tour, grâce à la concentration qui s’opéra entre les diverses listes républicaines, M. Abeille fut élu, le troisième sur cinq par 57.668 voix sur 138.226 inscrits et 113.803 votants. Valentin Abeille est inscrit à la gauche radicale ; il a toujours voté avec ce groupe, notamment pour le rétablissement du scrutin d’arrondissement, le 11 février 1889.(3)

Il fut réélu Député de la Haute-Garonne (2ème circonscription de Saint-Gaudens) aux élections générales du 22 septembre 1889 par 8.506 voix contre 6.675 à M. Depeyre, ancien Garde des Sceaux, conservateur. Son programme était essentiellement et même violemment républicain. Inscrit au groupe républicain radical, il fut membre de diverses commissions mais ne participa à aucun débat. Il fut réélu aux élections générales du 20 août 1893 par 8.681 voix contre 4.078 voix à M. Larrieu, radical socialiste. Dans sa profession de foi il promettait de s’intéresser tout particulièrement à l’extension de l’assistance publique dans les campagnes, à l’étatisation des mines, des chemins de fer et des canaux ; il se disait partisan d’une révision de la Constitution tendant à donner toujours le dernier mot en matière politique et en matière budgétaire à l’Assemblée issue du suffrage universel ; il s’engageait en outre à défendre la stricte application du concordat. Il reconnaissait à ce moment que le temps des luttes violentes était révolu.

Elu Sénateur de la Haute-Garonne le 3 janvier 1897 en remplacement de M. de Rémusat, il se démit de son mandat de député le 20 février 1897, et mourut subitement au Palais-Bourbon le 30 juin 1902. Son activité au Sénat se borna à la présentation de quelques rapports d’intérêt local. Il était inscrit au groupe de la gauche démocratique. Son éloge funèbre fut prononcé par le Président Armand Fallières, à la séance du 1er juillet 1902. 

(1) Extrait de l’acte de naissance de Valentin Abeille. (2) Voir 1ère partie de la biographie dans Robert et Cougny, dictionnaire des Parlementaires, t.1, p.5. 1789 – 1889. (3) Voir Extrait du dictionnaire des Parlementaires Français, J. Jolly 1889 – 1940.

Valentin Abeille (1907-1944), le Croisé de la Libération

Valentin Abeille, né à Alençon le 8 août 1907 et mort à Paris le 2 Juin 1944.

Lieutenant-Colonel

Chevalier de la Légion d’Honneur

Croix de Guerre 1939-45

Médaille de la Résistance, Croix du Combattant, Compagnon de la Libération – Décret du 28 mai 1945

Tous les Montréjeaulais connaissent la place Valentin Abeille au cœur de notre cité, mais nombreux sont ceux qui ignorent qu’il y a eu deux Valentin Abeille. Le premier, Député et Sénateur du Comminges est le plus connu, notamment pour sa participation à l’élaboration de la Constitution de la Troisième République. La place aux arcades a été baptisée de son nom et son buste, déplaçé depuis peu, s’élève sur un socle de pierre au beau milieu.

L’histoire de Valentin Abeille, deuxième du nom, aurait été méconnue de la plupart d’entre nous si une cérémonie, à son honneur, n’avait eu lieu le 18 juin 1997. Ce dernier portait les mêmes nom et prénom que son grand-père et repose au cimetière de Montréjeau aux cotés de son père Pierre. 

Valentin Abeille, biographie détaillée pour le 70ème anniversaire de sa mort

Les Montréjeaulais dans la guerre

La grande majorité des Montréjeaulais mobilisés en août 1914, l’a été dans les 17ème Corps d’Armée. Plus précisément dans le 83ème régiment d’infanterie stationné en partie à Saint-Gaudens à la caserne Jean Pegot, et en partie à Toulouse à la caserne Pérignon. D’autres ont été incorporés dans le 14ème régiment d’infanterie à la caserne Niel à Toulouse. Le 83ème R.I. dépendait de la 67ème brigade, qui elle même était rattachée à la 34ème division d’infanterie de Toulouse.

On retrouve aussi nos soldats dans les 23ème et 57ème régiments d’artillerie de campagne à Toulouse (caserne Cafarelli) éléments eux aussi du 17ème corps d’armée. A la mobilisation sont créés les régiments de réservistes, à chaque régiment d’active on rajoute le nombre 200 pour les différencier, le 283ème régiment d’infanterie est donc le régiment de réserve du 83ème régiment d’infanterie et le 214ème celui du 14ème R.I.

​Montréjeau avant la guerre de 1914 : la mobilisation

Les Montréjeaulais dans la guerre  : en 1914, en 1915, en 1916, en 1917en 1918 et en 1919

Les Régiments commingeois : volet 1, volet 2 et volet 3

Les blessés etLes Hopitaux en Comminges

Les Montréjeaulais faits prisonniers

Jean Labat, un Montréjeaulais dans la guerre

Le Congrés départemental des Anciens combattants en 1937

Jean-Dominque Alquié (1792-1868), le médecin militaire de Napoléon III

Jean-Dominique Alquié, né à Montréjeau le 18 mai 1792, mort à Paris le 6 avril 1868.

Médecin et chirurgien militaire

Directeur et professeur du Val de Grâce

Médecin-inspecteur membre du Conseil de santé des armées 

Commandeur de la Légion d’Honneur le 10 décembre 1849 

Commandeur de l’ordre pontifical de Saint Grégoire Le Grand 1852 

Inspecteur des Eaux de Vichy 1858

Médecin consultant de l’Empereur Napoléon III de 1861 à 1866

Conseiller général du canton de Montréjeau 1861-1868

Jean-Dominique Alquié est le fils de Jean-Bertrand Alquié, perruquier (aujourd’hui coiffeur), et de Jeanne Marguerite Fages. Ses études classiques terminées, il interrompit sa médecine à Montpellier pour partir, le 31 décembre 1811, en tant qu’enrôlé volontaire au 18ème de ligne, commandé par le colonel Pierre Pelleport. Réformé le 13 mai 1813, il fut réintégré au même régiment comme chirurgien sous-aide titulaire provisoire le 19 mars 1814.

Jean-Dominique Alquié, biographie détaillée

Jean-Dominique Alquié © Académie Nationale de Médecine

Pierre Angot (1902-1945), l'ingénieur des Mines et le pétrole du Sud-Ouest

Pierre Angot, né à Montréjeau le 25 avril 1902, mort à Buchenwald le 6 février 1945.

Ancien élève de l’école Polytechnique (Sorti major de la promotion de 1921)

Ancien élève de l’école des Mines (Sorti major de la promotion de 1926)

Directeur de la Steaua Romania en 1936

Président-Directeur Général de la Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine

Président de la Régie Autonome des Pétroles, en 1940

Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume

Son père Charles d’origine normande, était receveur de l’enregistrement dans notre ville. Sa mère, Marie-Jeanne Verdier était ménagère, d’ascendance méridionale et lorraine.

Après quelques années passées à Montréjeau, la famille Angot, sujette aux affectations du père, passe par Rabastens avant d’arriver à Toulouse. C’est dans cette ville qu’il passera son adolescence, à l’école Ozanam et au lycée de Toulouse où, malgré une santé d’abord un peu fragile, il fit de faciles et remarquables études. En 1921, Pierre Angot est brillamment reçu à l’École Polytechnique. Il quitte Toulouse et devient parisien pour quelques années. Le jeune polytechnicien, sorti major de sa promotion, après un an de service militaire comme sous-lieutenant d’artillerie, entre à l’École des Mines. Il en sort également major de sa promotion en 1926. Dans le même temps, il prend possession de son premier poste en qualité d’adjoint à la Direction des Mines à Metz.

Pierre Angot, biographie détaillée

Les rugbymen montréjeaulais entre deux guerres

Au début du 20ème siècle, les associations sportives fleurissent un peu partout en France. Elles sont toutes encouragées par l’État qui y voit un bon moyen pour maintenir la population masculine en forme en dehors des casernes. Aussi, les statuts de l’association de l'USMGP, déposés le 25 juillet 1919, seront agréés par le ministère de la guerre le 3 juin 1920 sous le numéro 8011.

L’association est bien rattachée à la Fédération Française de Rugby, mais également à la 17ème Région Militaire. C’est une association omnisport puisque dépendante également de la Fédération Française d’Athlétisme. Ses statuts sont établis d’après un modèle dans lequel la préparation militaire est clairement notifiée.

L’article 1 des statuts déposés en juillet 1919 sous le titre « Union Sportive Montréjeaulaise » confirment ces appartenances : « il est fondé à Montréjeau, Haute-Garonne, une société ayant pour but la pratique des sports (Athlétisme, football, etc.) l’éducation physique et la préparation militaire des jeunes gens, et d’entretenir entre ses membres des relations d’amitié et de bonne camaraderie. » On note l’absence du mot rugby dans cet article. A l’époque, on parlait de football rugby. La pratique du football signifiait que l’on pouvait jouer à onze ou à quinze.

L'USMGP entre deux guerres

Dominique Lacombe (1749-1823), l'Evêque d'Angoulême

Dominique LACOMBE (1749-1823), curé de la Révolution

Député de la Gironde en 1791

Évêque constitutionnel en 1798

Évêque d’Angoulême en 1802 

Dominique Lacombe est né à Montréjeau le 25 juillet 1749 l’union entre Jean Lacombe, chaudronnier, et de Jeanne Neulat. Ce mariage engendre deux fils, Jean et Dominique. A l’époque, comme c’est souvent le cas, le cadet Dominique suit des études ecclésiastiques et entre pour cela chez les doctrinaires de Tarbes. Après son affiliation à cette congrégation en 1766, il rempli plusieurs charges avant d’être nommé principal du collège de Guienne à Bordeaux en 1788. 

En 1789, il épouse avec ardeur la cause révolutionnaire, et prête serment de fidélité à la Constitution Civile du clergé. Cela lui vaut sa nomination à la tête d’une paroisse importante, la cure de Saint-Paul à Bordeaux en 1791. Son zèle pour les principes révolutionnaires le fait élire député du département de la Gironde à la première législative le 2 septembre 1791, avec 250 voix sur 495 votants.

Son mandat de député ne l’enchante guère, et il rechigne à monter à Paris, préférant assurer sa charge de curé de Saint-Paul. A peine arrivé dans la capitale, le décret de l’Assemblée Nationale prohibant tout costume ecclésiastique en son sein, lui donne l’occasion de démissionner le lendemain de la publication de cette loi, le 7 avril 1792. De retour à Bordeaux, il n’a de cesse de dénoncer les lois qui lui paraissent abusives pour l’époque, comme l’autorisation du divorce. Et c’est avec beaucoup de courage, sous la Terreur, qu’il sauve la vie de plusieurs proscrits fédéralistes, parmi lesquels Isaac Tarteyron de Ganges, chef du parti protestant.

A la mort de l’évêque du Sud-ouest, Dominique Lacombe est élu pour lui succéder le 4 décembre 1797. Il sera consacré évêque constitutionnel de Bordeaux quelques mois plus tard en l’église Notre-Dame de Paris le 14 février 1798. Ce qui l’autorise à participer au second concile national de l’église constitutionnelle la même année.

En 1801, il démissionne à la demande du gouvernement consulaire. Et grâce à ses relations avec l’ancien oratorien Fouché, devenu ministre de la police, il fait parti des douze évêques constitutionnels que l’Empereur fait entrer dans le nouvel épiscopat en 1802. Le pape Pie VII demande aux évêques de se rétracter et de renier leur serment de fidélité envers la Constitution afin de pouvoir leur accorder la plénitude du sacerdoce. Dominique Lacombe, avec deux de ces semblables refusent de se désavouer. L’affaire fait grand bruit au Vatican. C’est l’intervention de l’Abbé Bernier, négociateur du Concordat, qui aplani les problèmes. Dominique Lacombe reçoit la bulle papale qui le nomme évêque d’Angoulême le 18 avril 1802.

La direction de son diocèse n’est pas de tout repos, les opposants à l’évêque constitutionnel ne tardent pas à se faire connaître et publient un mémoire contre Mgr Lacombe. Ce dernier protège constamment le parti de la Révolution, et il attire dans son diocèse les prêtres de ce parti. Plusieurs de ses lettres pastorales soulignent sa position, toutes soutiennent l’Empereur en conflit avec le Pape. Après les victoires remportées par l’Armée Française en Allemagne en juillet 1809, l’évêque d’Angoulême écrit : « Quand nous voyons la souveraineté temporelle ôtée et soustraite des attributions de N.-S. Père le Pape, nous disons : C’est là le doigt de Dieu.»

De tels éloges sans réserve, à la gloire de l’Empereur, valent à son auteur les insignes de la Légion d’Honneur et de Chevalier de l’Empire. A cela il faut rajouter d’autres mandements incitatifs à la désobéissance à l’autorité papale. Ces prises de position excessives ne ramènent pas le calme, au contraire, elles rendent difficile sa fonction à la tête du diocèse d’Angoulême.

A la restauration, Mgr Lacombe va de déboires en désagréments de toutes sortes. Le Duc d’Angoulême en visite dans la région, donne audience à tout le clergé afin de recevoir les devoirs de chacun, sauf de l’évêque qui n’est pas admis à la cérémonie. On comprend son enthousiasme au retour de Napoléon. Il ordonne des prières publiques pour remercier Dieu de son succès et assiste en costume pontifical aux cérémonies du Champ de Mai. Encore plus difficile sera sa position au retour de la Restauration, les plaintes se multiplient contre lui et de nombreux mémoires demandent qu’on le force à donner sa démission. Rien n’y fera, il faudra créer le siège de Périgueux pour soustraire tout le département de la Dordogne à la juridiction d’Angoulême, afin de lui ôter toute son autorité.

Dominique Lacombe meurt subitement le 5 avril 1823, à l’âge de 74 ans. Il faudra attendre un mois de négociations pour que le ministre M. Corbières autorise son inhumation dans le caveau des évêques de la cathédrale d’Angoulême. Le jour de ses funérailles, les jeunes militants du parti Libéral, où il était très populaire, disputent aux élèves du séminaire, le droit de porter le cercueil.

Dominique Lacombe, député de la Gironde, évêque constitutionnel de la Gironde, évêque concordataire d’Angoulême, titulaire de la légion d’Honneur, élevé au rang de Chevalier de l’Empire, est à placé dans les personnages notables de Montréjeau et du Comminges. Une rue porte son nom à l’ouest de la ville, pas trop loin de la place Valentin Abeille où il est né.

Bibliographie : Dominique Lacombe de Montréjeau (1749-1823), par J. Lestrade. Revue de Comminges Tome XIX – année 1904. Biographie Universelle, ancienne et moderne – article de Michaud Junior – Michaud. Bibliothèque centrale du Muséum National d’Histoire Naturelle. Biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours – Article de A. Jadin – Koelher – La Laure. Bibliothèque centrale du Muséum National d’Histoire Naturelle.

Jean-Pierre Lampué (1836-1924), le politicien photographe d'art

Président du Conseil Général de la Seine en 1904 et 1905

Vice-président du Conseil municipal de Paris

Rapporteur général du budget du département de la Seine

Dessinateur et photographe d’art spécialisé dans la photographie d’architecture

Si vous interrogez les montréjeaulais sur les personnages célèbres de leur ville, beaucoup vous répondront en premier lieu Pierre Pelleport ou Bertrand Larade, peut-être Valentin Abeille ou Bertrand de Lassus, mais personne ne mentionnera le nom de Jean-Pierre Lampué. Pourtant, cet homme a quelques arguments à faire valoir pour laisser son nom à la postérité dans notre commune.

Jean-Pierre Lampué, biographie détaillée

Les Pescofis Montréjeaulais

En 1933, plusieurs pêcheurs de truites montréjeaulais et des alentours résolurent de fonder une société de « pescofis ». Une commission élabora les statuts qui devaient régir le futur groupement, divers articles furent discutés et votés en assemblée générale. Comme en témoigne le Journal officiel, le 23 novembre 1933, la Société de pêche à la ligne de la Garonne et de la Neste était officiellement reconnue.

Les Pescofis Montréjeaulais

Pierre Malar (1924-2013), le chanteur ami d'Edith Piaf

Pierre Malar, de son vrai nom Louis Azum, est né à Montréjeau le 29 septembre 1924 de l’union entre Cyprien Azum, âgé de 31 ans, restaurateur, et de Marie Rivera, d’origine espagnole, âgée de 22 ans, sans profession, domiciliés à Montréjeau Haute-Garonne.

Louis Azum passe une enfance heureuse entouré de parents attentionnés, et fait ses études au petit séminaire de Polignan à Montréjeau. Après la classe de troisième, il préférera se consacrer à sa passion, le chant. Encouragé par sa mère il participera à plusieurs radio-crochets. Sa victoire au concours de Pau au théâtre Saint-Louis, lui ouvre les portes de Radio Toulouse. L’animatrice de la station, Madame Géan, propose au jeune chanteur de le présenter à Édith Piaf de passage dans la ville rose. L’audition a lieu mais Louis Azum ne croit pas vraiment en cette opportunité. Pourtant, une semaine après, il reçoit un télégramme de la chanteuse l’invitant à monter à Paris. Quelques jours plus tard, le lendemain de son arrivée, il se présente chez Piaf. Sont présents Jean Cocteau, Roger Seller directeur de Paul Beuscher, le compositeur Norbert Glanzberg, le metteur en scène Marcel Blistère et le comédien Robert Dalban. L’essai devant ce parterre de connaisseurs est concluant. Le voilà introduit dans le cercle des amis de Piaf.

Pierre Malar, biographie détaillée

Bernard Minier (né en 1960), le romancier à succès

Bernard Minier, né à Béziers le 26 août 1960

Prix du meilleur roman francophone du festival Polar 2011 de Cognac pour « Glacé »

Prix Découverte Polars Pourpres 2011 pour « Glacé »

Prix de l’Embouchure 2012 pour « Glacé »

Bernard Minier est né le 26 août 1960 à Béziers. Son père René Minier, professeur au lycée technique de Gourdan-Polignan où il vient d’être nommé, arrive à Montréjeau dans les années 50. Après quelques années passées en haut de la cote de la Gravette, accompagné de son épouse Marie et de ses deux enfants, Martine et Bernard, il déménage au 12 rue des Hirondelles dans la cité « Baticop ».

Bernard passera ses vingt premières années dans cette ville du piedmont Pyrénéen où il puise une partie de son inspiration de ses deux premiers romans, « Glacé » et « Le Cercle ».

Bernard Minier, biographie détaillée

Les Montréjeaulais dans la Seconde Guerre mondiale

En 1940, le premier Ministre Winston Churchill, pour organiser des opérations subversives dans les pays occupés, créait le SOE (Special Operations Executive), ce service secret britannique assurera les parachutages d’armes et de matériel. Pour la France, deux sections sont mises en place : la Section F, indépendante avec la France Libre sera la plus importante, elle donnera lieu à la formation de quatre-vingt-quinze réseaux aussi connus sous le nom de réseaux Buckmaster du nom du responsable de la section F : le colonel Maurice Buckmaster. En parallèle, la Section RF sera chargée de travailler avec les gaullistes du FFL. La plupart des réseaux étaient commandés par des officiers britanniques, quelquefois très jeunes.

Parmi ces quatre-vingt-quinze réseaux, les résistants montréjeaulais du SOE dépendaient du réseau Prunus, fondé en avril 1942 et dirigé par Maurice Pertschuk « Eugène » basé à Toulouse. Au démantèlement de ce réseau en avril 1943, ils opérèrent dans le réseau Wheelwright et son chef le lieutenant-colonel George R. Starr « Hilaire » dont le QG était à Castelnau-sur-Auvignon, près de Condom dans le Gers.

Les réseaux de résistance à Montréjeau sous l'occupation allemande

Au cours de la seconde guerre mondiale, le Midi Toulousain aura été pour beaucoup de populations une terre d’asile. Dès 1938, c’est la « Retirada ». Frontalière avec l’Espagne, notre région accueille les « Républicains » espagnols défaits par les franquistes. En 1940, c’est « l’Exode » des populations qui fuient l’offensive allemande. Eloigné des zones de combats, le Midi Toulousain accueille naturellement ces nombreux réfugiés venus de Belgique, du Luxembourg, de la région parisienne et du nord de la France. Après l’armistice de juin 1940, une zone libre est laissée sous l’autorité française du gouvernement de Vichy. Cette zone libre sera maintenue en l’état jusqu’au 11 novembre 1942, durant cette période, elle accueillera de nouveaux émigrés qui passent la ligne de démarcation pour sauver leur vie, parmi eux des juifs et des résistants recherchés. Toulouse devient une ville surpeuplée, de deux cent treize mille habitants en 1936, elle passe en 1940 à près de six cent mille. Les refugiés sont dispersés dans toute la région pour désengorger la ville. En 1941, la population de la ville redescend à deux cent cinquante huit mille habitants.

Montréjeau participera à cet accueil de réfugiés, espagnols, belges, juifs et bien d’autres trouveront leur place dans notre cité, parmi eux des Lorrains qui jugés trop français par les nazis seront rapatriés dans le Comminges.

Les Lorrains à Montréjeau entre 1939 et 1945

En 1953, pour remercier les personnes non juives d’avoir pris des risques importants en sauvant des juifs, Israël créait le titre honorifique de « Juste parmi les Nations ». Depuis 1962 l’Institut Yad Vashem* décerne le diplôme d’Honneur de « Juste de France ». A ce jour, sur le site yadvashem-france.org, on dénombre soixante-dix-huit noms de Justes de France en HauteGaronne dont six à Montréjeau. C’est à travers l’histoire de la famille Askienazy qu’il convient de relater ces évènements.

Les Justes de France : Montréjeau à l'honneur

Après la défaite de mai 1940, les prisonniers africains et coloniaux de l'armée française ne seront pas envoyés en Allemagne avec les autres prisonniers de guerre français. L'Allemagne nazie n’en veut pas, craignant la « contamination raciale ». Ces 15000 tirailleurs sénégalais prisonniers, ajoutés à 54000 Malgaches, Nord-Africains, Indochinois, Martiniquais, vont être dirigés au printemps 1941 vers 22 camps de détention spécialement destinés aux hommes de couleur en zone nord, nommés frontstalags. Les malades ou blessés sont dirigés vers des hôpitaux militaires comme celui de Montréjeau. 

Les troupes coloniales à Montréjeau entre 1939 et 1945

Jacques Pelleport (1772-1827), le Capitaine de Vaisseau

Capitaine de vaisseau

Officier de la Légion d’Honneur

Chevalier de Saint-Louis

Commandeur de l’Ordre d’Isabelle la Catholique

Chevalier de deuxième classe de Saint-Ferdinand d’Espagne

Jacques Pelleport est né à Montréjeau le 30 mai 1772. Son père Jean-Baptiste Pelleport, négociant dans notre ville a eu six garçons et une fille avec son épouse Rose Germain. Le frère le plus connu est bien évidemment Pierre, Vicomte et Pair de France. C’est d’ailleurs grâce à ce dernier, qui le mentionne dans ses mémoires, que nous pouvons aujourd’hui relater une partie de son existence. (1) On peut imaginer que son père, comme il le fera pour Pierre, envoie le jeune Jacques suivre ses études classiques au lycée de Tarbes. La poursuite de leurs carrières militaires respectives vers les grades d’officiers supérieurs n’est pas due au hasard, mais atteste d’études solides pour y parvenir.

En février 1793, la Convention décide la levée en masse de trois cent mille hommes, pris parmi les célibataires ou veufs de 18 à 25 ans. Quatre frères de Jacques sont appelés sous les drapeaux, seul l’aîné est autorisé par la loi à rester dans ses foyers. Trois iront défendre les frontières de la France révolutionnaire dans l’infanterie, le quatrième rejoindra Jacques dans la Marine nationale, ce dernier avait devancé cette levée en masse en s’engageant dès 1791 comme volontaire à l’âge de 19 ans. (2)

A ses débuts, de 1791 à 1793, il est affecté sur des navires de commerce comme pilotin, sur lesquels il passera trois années pour se faire le pied marin et étudier afin de devenir officier. Ses déplacements se borneront à des allers-retours entre Bordeaux, son port d’attache, et Saint-Domingue. Bien qu’affecté sur des navires de commerce, en 1792 il sera blessé par balle au bras gauche en commandant un détachement de marins contre les insurgés de Saint-Domingue.

A partir de 1793 et les années suivantes, Jacques Pelleport, est affecté à Brest, où il naviguera sur plusieurs bâtiments comme enseigne de vaisseau de 2ème puis de 1ère classe, grades équivalents aux grades de souslieutenant ou de lieutenant dans l’armée de terre. Il passera ces affectations tour à tour sur différents types de navires : bricks, corvettes, frégates et vaisseaux. Au fils des ans, avec l’expérience acquise, il embarquera sur des navires toujours plus gros et plus puissants comme Le Formidable, navire de guerre français de 80 canons.(3)

La suite de l'histoire de Jacques Pelleport

Les sapeurs pompiers à Montréjeau

Pour répondre aux nouvelles exigences de leurs concitoyens le conseil municipal, sous le mandat du maire M. Roger de Lassus, vote la création d’un corps de sapeurs-pompiers le 16 janvier 1932. Cette décision permet de mettre en place un système efficace et moderne pour répondre aux besoins de lutte contre l’incendie, qui jusqu’à cette date étaient laissés à des initiatives individuelles.

Le corps des sapeurs-pompiers de Montréjeau

Pierre de Pelleport (1773-1855), le Vicomte

Baron, Vicomte

Général de division

Grand Officier de la Légion d’Honneur

Commandeur de l’Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis

Chevalier de la Couronne de Fer d’Italie et de Saint-Ferdinand d’Espagne (4ème classe)

Chevalier de l’Ordre de la Réunion

Pair de France

Pierre Pelleport est né à Montréjeau le 26 octobre 1773 dans une famille de sept frères et sœurs. Son père, petit bourgeois de notre ville envoie le jeune Pierre suivre ses études classiques au lycée de Tarbes. Sa famille le prédestinait à l’état ecclésiastique, lorsque la Révolution bouleversa son avenir ; il est appelé sous les drapeaux avec cinq de ses frères, à l’exception de l’aîné qui est autorisé par la loi à rester dans ses foyers.

Pierre Pelleport, biographie détaillée

Louis Robach (1871-1959), le pyrénéiste astronome

Louis Robach est un montréjeaulais d’adoption, né le 4 septembre 1871 à Besançon, petit-fils d’un aristocrate polonais exilé en France pour échapper à la russification de son pays après l’échec de l’insurrection de la Pologne en 1830. 

Pendant la guerre de 1914-1918, ses origines étrangères, ses fréquents déplacements, la lunette astronomique installée sur sa terrasse, l'antenne d'un poste de TSF, le font suspecter d'espionnage au profit des Allemands par la population gersoise. Il est mobilisé en tant que dentiste à Agen, puis en Comminges, à Barbazan, et à Gourdan-Polignan. Il est démobilisé en août 1917. Fin 1920, il se retrouve veuf, avec deux garçons et une fille. Il décide alors de quitter Condom pour s'installer à Montréjeau.

Il s'y remarie le 25 septembre 1922 avec Marie Lasbats ; de cette union, naitront trois enfants, qu'il décide de baptiser de noms d'étoiles : Antarès, Véga et Bellatrix. Le baptême est célébré à Gavarnie, par l'abbé Pragnères, une personnalité du pyrénéisme. Son fils ainé baptisé Gérald ne porte le prénom d’Antarès qu’en deuxième, cependant ses filles jumelles se prénomment bien Véga et Bellatrix par leur premier prénom. Il emménage au n°7 place de l’Orme, grande maison dont dépend le pavillon aux catalpas, titre éponyme du livre d’Henri Lilienthal, qui décrit admirablement l’atmosphère du lieu et la personnalité de M. Robach.

Louis Robach, biographie détaillée